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Nos expériences en Education et Formation

La communauté des requins et dauphins  

          Cette communauté, le Credo, au Cap Haïtien fut la première expérience forte de Denis.

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               C’est une communauté révélée lors de son premier séjour en Haïti, en été 1981, lors de prise de contact avec les bénéficiaires de colis envoyés par Enfance et Partage. C’est la raison du retour en Haïti de Denis, en janvier 1982, après un S.O.S envoyé par le responsable de la communauté, le frère Marcel, canadien pour venir soigner ces jeunes.

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           L’objectif de la communauté est de transformer les requins (délinquants, pour la plupart détenus en prison et remis au Frère Marcel) en dauphins avec l’apprentissage de la vie commune et le travail. En effet, ces jeunes, environ une trentaine, travaillaient dur en cassant et taillant de gros rochers pour construire la route d’accès et l’aménagement des plateformes devant abriter les constructions. Le terrain attribué à la communauté, en pente vers une falaise donnant sur la mer, était composé essentiellement de gros rochers.

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              L’intervention de Denis fut très salutaire par les soins donnés à ces jeunes dont la plupart étaient malades avec de nombreuses plaies et abcès aux jambes. Dès l’aube, jusqu’au crépuscule, les deux premiers mois ont passé à panser, faire des injections, distribuer des médicaments. Au bout de trois mois de soins intenses, la plupart de ces abcès étaient résorbés.

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            Ensuite est venu le moment des rudiments d’enseignement, de lecture, écriture et calcul, ces jeunes étant, pour la grande majorité, analphabètes. Plus tard, même un petit canot de pêche a permis d’améliorer l’alimentation constituée surtout de dons. Les repas se constituaient la plupart du temps d’un bol de blé, matin, midi et soir. Les conditions de vie étaient très dures et dépendant de petits dons de quelques capois (habitant du Cap Haïtien) concernés.

              Cette expérience a duré près de sept mois, pour voir Denis « échouer » dans la Cité Soleil où l’aventure de l’école Saint-Alphonse a commencé.

Les Ecoles Saint-Alphonse

       Après avoir « échoué » dans la Cité Soleil, nous avons travaillé en priorité dans l’éducation pour mieux atteindre et encadrer les enfants de ces quartiers défavorisés.

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            L’E.S.A a, au début, inscrit  les élèves de façon entièrement gratuite pour les inciter à recevoir une instruction de base et habituer les parents à envoyer au plus tôt et régulièrement les enfants  à l’école.

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            L’E.S.A, puis celle de l’annexe de Brooklyn, dans la cité carton, au cœur d’un quartier très insalubre, se sont peu à peu structurées. La participation, déjà importante, des parents était d’acheter l’uniforme, les souliers et les fournitures scolaires. Les classes se sont multipliées, de la maternelle à la primaire puis les classes de secondaire, ouvrant l’une après l’autre avec les montées en classe supérieure.

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            Le travail à la Cité Soleil n’a jamais été facile, les événements politiques  se succédant les uns après les autres : le régime des Duvalier avec les « tontons macoutes » jusqu’en 1986, les régimes militaires instables puis l’arrivée au pouvoir du président Aristide, le coup d’état suivi de répressions sans pareilles,  le FRAPH, les chimères, les bandes armées, … La Cité Soleil a rarement connu des moments de calme absolu durable. Et là, nous félicitons tous les employés et professeurs, bravant souvent tous les dangers pour se rendre à l’école.

       Les conditions sanitaires sont également très difficiles. La Cité Soleil est située en bordure de mer, sur d’anciens marécages, très inondables car située en fin de parcours des eaux de pluies provenant des mornes de Pétionville et de Delmas.

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                 Les activités de l’E.S.A se sont développées après l’acquisition d’un nouveau terrain en 1986 et les premières constructions financées par l’Ambassade de France. Activités culturelles et sportives (Institut français d’Haïti), la cantine scolaire (CRS et BND), le dispensaire communautaire, la santé scolaire, le centre de récupération nutritionnelle, fêtes et journées, ateliers professionnels, formations pédagogiques (DCC, Agir). Un programme d’alphabétisation pour jeunes et adultes s’est également mis en place. Un orphelinat a également permis à plus d’une vingtaine d’enfants à ne pas tomber dans la délinquance et accéder à des études scolaires et professionnelles. Plusieurs anciens sont d’ailleurs membres de la direction des écoles Saint-Alphonse et membres fondateurs de la FODEP.

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              Un Conseil d’Administration, le CASA, s’est peu à peu mis en place avec les membres de la direction, des représentants des professeurs, des élèves et des parents. Le CASAF a suivi pour l’annexe de Fourgy.

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                   Cette intégration de l’équipe haïtienne dans la gestion administrative et financière des écoles est importante mais les écoles ne peuvent arriver à une autonomie financière car les ressources locales sont trop minimes. Les participations, sous forme d’écolage  sont instaurées depuis de nombreuses années. Même en restant très modérée (10 à 20 usd/an), une bonne partie des parents ont du mal à s’en acquitter et souvent de façon partielle.

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                Les conditions financières actuelles, les difficultés budgétaires et les conditions socio économiques dégradées auxquelles font face la population, empêchent de travailler dans des conditions sereines et l’épanouissement des élèves.

L’O.E.P ou Organisation des Ecoles de Province

            L’Ecole Saint-Alphonse de la Cité Soleil a été le point de départ de toutes nos actions sur Haïti. La Cité rassemble des gens provenant de divers départements et permet de nombreux échanges. C’est ainsi que, désirant faire un travail en amont pour éviter les exodes ruraux massifs  auxquels nous assistions, de nombreuses visites en province ont été organisées avec des directeurs d’écoles de connaissance.

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            C’est ainsi que nous avons pu construire ou réaménager certaines écoles comme à La Gonâve (1992), Miragoâne (1992), Thomonde (1993) et Montrouis (1994). D’autres directeurs nous ont ainsi contactés et ensemble, il a été décidé de monter une organisation pour les regrouper, dénommée l’O.E.P, l’Organisation des Ecoles de Province, créée en avril 1993. L’O.E.P. a eu jusqu’à 30 écoles réparties sur 8 départements sur 10, avec un effectif de plus de 5,300 élèves, surtout de primaire. L’O.E.P. était composée de deux représentants de chaque école.

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            Suite aux programmes d’urgence d’Echo (Organisme d’urgence de la Communauté européenne), nous avons organisé  dès la fin de 1994,  des visites régulières aux écoles de l’O.E.P. (sur des voyages de 5 à 10 jours) et pu développer des programmes d’urgence tels que :

               1- Une cantine scolaire  avec approvisionnement en produits alimentaires divers, achetés sur les marchés locaux et en ustensiles de cuisine.

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            2- Séances de dépistage scolaire des élèves avec soins et suivis, consultation étendue à d’autres écoles avoisinantes.

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         3- Réunions pédagogiques avec les directeurs et professeurs, le niveau des professeurs étant généralement faible, la plupart ayant un niveau secondaire, avant Bacc.

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               4- Apport d’une petite bibliothèque (une quinzaine d’écoles ont pu en bénéficier).

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            L’O.E.P, reconnue par le Ministère des Affaires sociales en avril 1999, s’est  peu à peu organisée. Dans les premiers temps, les professeurs furent suivis par un Conseiller pédagogique de l’école Saint-Alphonse, puis des visites de suivi plus régulières ont été programmées par des haïtiens et expatriés, grâce à un financement de SOS Enfants, trois à quatre fois par an durant les années 1998, 1999 et 2000.

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             Ensuite, nous avons organisé des séminaires pédagogiques de cinq jours, une à deux fois par an, au Centre de la Plaine (Fourgy) qui est également devenu le siège de l’O.E.P. de 1998 à 2002.  Ces séminaires comprenaient également une partie santé pour deux représentants de chaque école, avec l’attribution d’un kit sanitaire, comprenant matériels et médicaments de base.

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           Ces rencontres étaient très enrichissantes pour tous et nous ont permis de découvrir des milieux ruraux, souvent très reculés, en 4X4, à cheval ou même à pied et de mieux comprendre la réalité de la vie en province.

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