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Histoire d’Haïti

Période Précolombienne

          Christophe Colomb découvrit l’île d’Haïti le 5 décembre 1492, rencontra une population pacifique qu’il nomma « indiens », pensant avoir découvert la route des Indes, en passant par l’ouest de l’Europe. Il nomma cette île Hispaniola.

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              Les premiers habitants de l’île étaient les Ciboneys, arrivés par le nord, de la Floride. Ils ont été peu à peu remplacés par les Arawaks, venus par le sud, de la Guyane ou du Venezuela, de mœurs pacifiques  et des caraïbes de mœurs plus féroces.

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             La culture et l’art précolombien a subi une influence non négligeable (de -800 à -1300 avant J.C) de peuples d’Afrique, africains, égyptiens, phéniciens et même assyriens. De nombreuses plantes très usitées actuellement comme le cocotier, le coton, la calebasse, la patate douce, la banane ou l’igname proviennent de migrations successives provenant d’Asie.

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             A l’arrivée de Christophe Colomb, l’île est composée politiquement de cinq caciquats contrôlant une population composée en majorité de taïnos, de la tribu des arawaks, et de caraïbes, aux mœurs adoucies, habitants de gros villages, estimée à plus d’1 million et vivant d’agriculture, de chasse et de pêche.

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Période coloniale

              Après avoir vaincu les cinq caciques qui dirigeaient le pays, les Espagnols, avides de richesse, soumirent les autochtones à des travaux forcés afin d'extraire l'or des mines. En moins de vingt-cinq ans, les populations indiennes furent décimées à cause de l’esclavage et des maladies importées par les conquérants. Dès 1502, les esclaves noirs, provenant d’Afrique, remplacent peu à peu les indiens, mais dès 1530, les espagnols se tournent vers l’Amérique central et le Pérou, beaucoup plus riches en or.

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             Les flibustiers et boucaniers français occupent l’île de la Tortue et des villes côtières et chassent les anglais de certaines villes du sud. Le traité de Ryswik (1697) attribue aux français la partie occidentale de l’île. De grandes plantations s’installent avec la culture de tabac, l’indigo et le coton d’abord, puis le sucre et le café. En 1789, la population était composée de près de 95 % de noirs et de mulâtres.

                     En 1779, près d'un millier d'affranchis haïtiens participent à la guerre d'Indépendance des Etats-Unis dont des futurs généraux de l'Indépendance haïtienne.       

          

Période révolutionnaire

                 Avec la révolution française, les blancs sont divisés. Après des mouvements de lutte des affranchis et  le marronnage des esclaves s’échappant des plantations, Toussaint Louverture prend la tête  de la révolte des esclaves, débutant en août 1791, après la cérémonie du « Bois Caïman ». L’esclave est aboli en 1793 mais rétabli en 1802 par Napoléon.

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              Les esclaves, encadrés de valeureux généraux, luttent durement contre l’armée napoléonienne, Toussaint Louverture est arrêté et emprisonné au Fort de Joux (Jura, France) où il mourut le 7 avril 1803.

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            Dessalines  reprend le combat et bat les français à la Bataille de Vertières (18 novembre 1803) et déclare l’Indépendance du pays le 1er janvier 1804, à Gonaïves. Il redonne le nom d’Haïti (Ayiti) au pays, première République noire libre du monde.

Période République d’Haïti

                L'assassinat de Dessalines en 1806 provoque la séparation de l'île en deux  avec Henry Christophe au Nord et Alexandre Pétion au Sud.

                 Les haïtiens participent activement à la guerre contre la colonisation espagnole en soutenant matériellement et financièrement Miranda et Simon Bolivar.

 

               Après une difficile construction de l’unité nationale, les militaires et mulâtres dominent la vie politique du pays jusqu’en 1915. L’instabilité politique provoque l’occupation américaine  de 1915 à 1934. La réaction populaire fut violente avec l’insurrection des « Cacos » avec Charlemagme Péralte et Benoît Batraville.

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                  En 1937, tension avec la République Dominicaine où environ 20,000 haïtiens furent massacrés près de la frontière haïtiano-dominicaine.

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                   De nouvelles instabilités politiques provoquent l’arrivée au pouvoir de François Duvalier en 1957 qui institue la Présidence à Vie en 1964, caractérisée par une dictature féroce, perpétrée par son fils, « Baby Doc » avec l’aide de la milice des « tontons macoutes », de 1971 à 1986. Le 7 février de cette année, Jean Claude Duvalier s’enfuit suite aux mobilisations populaires et estudiantines.

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                    Une nouvelle Constitution est ratifiée en mai 1987 par la population. Les militaires gardent cependant le contrôle du pouvoir jusqu’à l’élection de Jean Bertrand Aristide, prêtre catholique de la Théologie de la Libération en février 1991. Lui-même est renversé en septembre 1991 par un coup d’état militaire (Raoul Cédras), faisant de nombreuses victimes. Un embargo économique est imposé par l'ONU, le Président Aristide retourne finalement après trois ans d’exil et prépare les élections remportées par René Préval, son premier ministre. Aristide revient au pouvoir en 2001 mais, après une instabilité politique permanente dans un contexte économique catastrophique, il est de nouveau renversé par une coalition de puissants hommes d’affaires, d’anciens militaires, appuyée par des étudiants et une partie de la communauté internationale. La milice revient avec le Fraph, instaurant la terreur parmi la population, en particulier dans les quartiers défavorisés, comme la Cité Soleil.

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                    René Préval revient au pouvoir en 2006 et le remet en 2011 à Michel Martelly, avec le soutien de la communauté internationale. Le séisme du 10 janvier 2010 enfonce l’économie haïtienne, déjà moribonde. Les puissants hommes d’affaires haïtiens, appuyés par la communauté internationale, ont la main mise sur l’économie et la politique, plaçant au pouvoir  le régime PHTK, de Michel Martelly puis de Jouvenel Moïse en 2017.

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                    Les mobilisations populaires, depuis juillet 2018 jusqu’à nos jours, ont entraîné une quasi fermeture du pays, « pays lock », mais n’ont pas empêché Jouvenel de rester au pouvoir grâce, encore une fois, à l’appui de la communauté internationale. La corruption bat son plein depuis les dons post-séisme, l’argent de « Pétro Caribe » et de nombreux autres dossiers, une grande insécurité s’installe avec la montée en puissance des nombreux gangs armés dans tout le pays. La dépréciation de la gourde s’accélère. La population s’enfonce dans des conditions de vie infrahumaines et une misère intenable.

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